Grâce à une première heure qui instille une vraie peur en refusant de sombrer dans la surenchère numérique, THE CONJURING propose à ses spectateurs de vivre une expérience délicieusemlent effrayante. Une réussite à peine gâchée par une fin sans subtilité.
L’été n’étant pas encore terminé, il est encore temps de se faire des sueurs froides. Et pour cela, rien de tel que THE CONJURING – Les Dossiers Warren. N’y allons pas par quatre
chemin, le nouveau film de James Wang est un vraie machine à filer la frousse.
La grande réussite du film, outre un background s’appuyant sur des faits réels, est de fonctionner à l’ancienne. La première heure est une franche réussite qui s’appuie sur des recettes vieilles
comme le cinéma pour faire éprouver une sainte trouille au spectateur. Portes qui claquent sans aucune raison, lumières vacillantes, bruits d’origine inconnue, tout est réuni pour provoquer une
tension permanente chez le spectateur qui ne sera jamais à l’aise dans la visite de la maison hantée sur la trace du couple Warren admirablement interprété par Vera Farmiga et Patrick Wilson.
Malin, le scénario prend soin de présenter brièvement les exorcistes avant de rentrer dans le vif du sujet. Une présentation où, si les démons sont bien présents (vous ne regarderez plus jamais
une vieille poupée de la même façon), on nous explique surtout que la plupart des soi-disant phénomènes paranormaux ont une explication toute rationnelle. Vient ensuite la découverte de la
fameuse maison et du calvaire enduré par ses habitants.
Et ça fonctionne carrément puisque les manifestations sont toujours à la marge du cadre et opèrent dans une montée en puissance parfaitement orchestrée. Dans le genre, on penserait facilement à la première partie des DENTS DE LA MER, quand le requin n’est encore qu’une menace sans véritable présence physique. Comme pour le film de Steven Spielberg, l’intérêt retombe un peu lorsque la présence démoniaque se matérialise vraiment. THE CONJURING verse alors dans le grand spectacle et perd de la subtilité qui en avait fait jusque là un des meilleurs films d’horreur de l’année. Pas de quoi gâcher un plaisir coupable d’avoir joué à se faire peur faute de n’avoir pu anticiper les trouvailles de la mise en scène. Bref, une bonne flippe dont il serait dommage de se priver.