On ne va pas perdre de temps à essayer de faire une intro qui a de la gueule ou prendre quatre chemins pour aller directement au fait que Poupoupidou est un sacré bon film.
Probablement la vraie surprise de ce début d’année. D’autant plus que pour être franc avec vous, je n’attendais vraiment rien du nouveau film de Gérald Hustache-Mathieu, dont le précédent (Avril)
n’évoquait déjà rien pour moi. Et puis Jean-Paul Rouve… Comme de nombreux comiques, l’acteur a trusté les écrans de cinéma et les plateaux de télé jusqu’à écœurement. Les retrouvailles n’étaient
franchement pas attendues avec impatience. Mais comme cela aurait été dommage de passer à côté.
Car Poupoupidou est une pure merveille. Un bijou qui attire la comparaison avec les plus grands. On pense bien sûr au Fargo des frères Cohen en raison d’un décor enneigé et
désert qui nous fait découvrir Mouthe, la ville la plus froide de France, juste à côté de no man’s land au bord de la frontière suisse. On pense aussi au Twin Peaks de David Lynch tant les
seconds rôles atypiques viennent peupler les bords du tableau. Le scénario navigue habilement entre l’enquête d’un écrivain pas vraiment doué pour incarner les personnages de ses romans
policiers, et un parallèle très malin avec la vie de Marylin Monroe. Un destin dont l’évocation semble d’abord trop factice, avant de devenir incroyablement évidente. Une ambiance particulière
s’installe, teintée de mystère et d’humour, et on se prend à vouloir éclaircir les mystères de Mouthe, ville à la poésie bizarre mais bien réelle.
Et puis il y a le miraculé Jean-Paul Rouve qui trouve ici sont meilleur rôle, et qui livre sa meilleure interprétation tous registres confondus. Il est simplement parfait. Maniant le sarcasme et e détachement avec autant d’efficacité que la maladresse ou l’humour à froid. Il forme avec Sophie Quinton, magnifique fantôme, un couple bien particulier qui est l’atout majeur de ce film. Rien que pour eux, rien que pour les standards des 60’s revisités à la cool, rien que pour cette atmosphère si particulière, on irait presque passer des vacances à Mouthe.