TRON : L’HERITAGE nous avait appris deux choses sur Joseph
Kosinski. Venu du clip et de la pub il était un faiseur d’image talentueux a l’esthétisme léché. Mais aussi belles que pouvaient être ses images, elles ne suffisaient pas à combler les vides d’un
scénario très vite parti aux pâquerettes. OBLIVION, son deuxième long métrage corrige le tir, sans toutefois atteindre sa cible dans le mille.
Sur le plan visuel, Kosinski se pose en tant que réalisateur dont on attend déjà le prochain film. OBLIVION est une merveille dont chaque plan est habité d’une beauté envoutante.
A ce titre, la première partie du film qui s’attache à suivre le quotidien de Jack (Tom Cruise de plus en plus cool) et Veronica (Andrea Riseborough au charme étrange) s’avère passionnante.
Kosinski met idéalement à profit les vastes plaines d’Islande et donne à voir de la vie même là où il ne devrait pas y en avoir. Aidé en cela par le très beau score de M83 (essayez de résister à
Starwaves), le réalisateur donne la pleine mesure de son talent.
Les choses se compliquent un peu quand l’histoire s’emballe. Si Kosinski se montre tout autant efficace dans les scènes d’action que dans celle plus contemplatives du début du film, il a plus de mal lorsqu’il faut illustrer un scénario qui se révèle un peu bancal. Car si OBLIVION se démarque de nombre de blockbusters par la profondeur de son histoire, celle-ci se montre un peu trop artificiellement compliquée et aurait sûrement gagnée en force si certains détours avaient été évités. La révélation finale, toute passionnante qu’elle soit, est un peu gâchée par des informations fragmentaires distillées de façon maladroites au cours du récit. Et la sensation désagréable de devoir raccrocher les wagons d’un script pas assez maîtrisé finit par devenir dérangeante.
N’en demeure pas moins un film largement recommandable, ultra référencé (MATRIX, 2001, WALL-E viennent immédiatement à l’esprit) à l’ambiance tantôt envoutante, tantôt inquiétante (mention spéciale aux drones). Par les temps qui courent, c’est déjà pas mal.