Tout ça c’est la faute de Meg Ryan. Un jour, mignonne à craquer, elle a
débarqué avec son copain Harry et les garçons se sont mis à aimer les comédies romantiques. Julia Roberts et ses copines se sont engouffrées dans la brèche et nos petites amies étaient super
contentes. Enfin, nous arrêtions de les bassiner avec, je cite, « des films d’action à deux balles sans aucune originalité ». Du coup, on se plongeait un peu moins souvent dans nos vieux numéros
de Starfix. La revue allait même s’arrêter. C’était la fin des années 80. Le métrosexuel n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez maquillé. Au mieux, les actions stars étaient moquées et
Mickey Rourke allait disparaître des radars pour un bout de temps.
Depuis, Meg Ryan s’est fait charcuter et ressemble plus à Daisy Duck qu’à la fiancée dont nous avons tous rêvé. Bruce Willis s’est acheté une conduite en jouant dans des films d’auteurs. Steven
Seagal a pris vingt kilos. Mickey Rourke s’habille toujours aussi mal mais il est revenu au premier plan. Et Stallone a fait pleurer son monde avec Rocky Balboa. Le terrain était prêt pour un
come back général. Et ce bon vieux Stallone, après avoir offert un enterrement première classe à sn boxeur fétiche et un come-back assez gore à son viet vet, a dû se dire que ce serait cool de
réunir quelques has been des films d’action des années 80, de les associer à des petits nouveaux et d’aller tout faire péter ensemble. Au pire, ce sera un one shot avec un joli buzz. Au mieux (à
voir…) cela pourrait devenir une nouvelle franchise pour l’étalon botoxé italien.
Après avoir vu la chose, il est impossible de nier le plaisir pris à un film qui ramène vingt ans en arrière, qui oublie toute idée de scénario au bout de vingt minutes et qui fait tout son
possible pour enchaîner les vannes foireuses. Inutile d’apporter son cerveau à la projection (c’est même déconseillé), le plaisir est pour les yeux. Ici, tout n’est qu’action, rage et violence.
Face à un Stallone au visage presque paralysé par le botox, Statham et Li assurent avec humour entre deux dézingages. Lundgren fait plus barbaque que jamais et les autres sont
inconnus dans nos contrées. Enfin, Rourke prouve en une scène que son talent d’acteur ne s’est pas évanoui. Mickey rules ! La mise en scène ne s’embarrasse pas de finesse mais Stallone n’oublie
pas d’installer une distance ironique envers son personnage, conscient qu’il n’a plus vingt ans.
Et puis il y a cette fameuse et courte scène où Stallone retrouve Willis et Schwarzeneger. Elle pourrait bien finir culte et résume à elle seule toute une époque. Bref, tout pète, tout brûle,
tout explose (même les corps) mais un certain parfum de mélancolie arrive à se faire sentir. La faute à Meg Ryan je vous dis.