Février 2012 est un mois qui comptera dans l’histoire des comics en France. En effet, c’est celui qui marque la réelle entrée sur le marché du nouvel éditeur qu’est URBAN COMICS
qui met fin à l’hégémonie de PANINI COMICS. Car le petit nouveau, filiale de DARGAUD dédiée aux comics en France, a hérité du catalogue DC et
voici qu’arrivent en kiosque et en librairie ses premières publications. Faire exister DC en France, en voilà un beau challenge.
Car la France, en termes de comics, a été biberonnée à MARVEL depuis toujours grâce à l’incroyable boulot des éditions LUG dans les 70’s. DC
devant se contenter d’une publication hasardeuse chez AREDIT ou ARTIMA. Pour plus de détails, je vous renvoie vers l’excellent NOS ANNEES STRANGE qui fait le tour de la question de façon très claire. Mais à l’heure où DC a entamé sa révolution et où MARVEL attend le début du crossover AVENGER
vs. X-MEN (ou comment convoquer les valeurs sûres pour rameuter le lecteur…) pour tenter de relever la tête, il était judicieux pour URBAN COMICS de proposer une porte d’entrée à ses
lecteurs. Une bonne piqûre de rappel, valable tant pour le nouveau venu que pour celui qui aurait du mal à raccrocher les wagons du train DC.
Pour cela, URBAN COMICS propose DC COMICS ANTHOLOGIE (16 récits majeurs de 1939 à nos jours). Tout est dans le titre et l’ouvrage (magnifique) couvre un éventail d’évènements allant de la naissance de Superman au premier épisode de la Justice League par Jim Lee, fer de lance du reboot DC qui sera traduit dans les mois à venir. Le contenu du livre est pharaonique. On y retrouve dans l’ordre chronologique les origines des plus grands personnages. Les différents âges (or, argent, bronze, moderne, renaissance) sont bien segmentés et accompagnés d’un rédactionnel clair et concis. Surtout, c’est l’occasion de retrouver le travail de dessinateurs mythiques. Carmine Infantino sur Flash, Neal Adams sur Batman, Gil Kane sur Green Lantern, John Byrne sur Superman. Sans oublier Dave Gibbons ou encore Jim Steranko ou Alex Ross (qui signe également la cover). Du côté des auteurs, Grant Morrison, Alan Moore ou Jerry Siegel sont de la fête.
Et si l’intérieur est indispensable, l’extérieur n’est pas mal non plus. URBAN COMICS sait bien faire les choses et montre immédiatement qu’il faudra compter sur eux dans les librairies. Dos carré, couverture rigide, illustration d’Alex Ross. Classe et sobriété. Et surtout, 22,50 euros. A ce prix là, il n’y a même pas à réfléchir. Rien à dire URBAN COMICS a bien réussi son coup et offre une magnifique porte d’entrée à qui veut découvrir l’univers DC en tout confort.
Un ouvrage qui vient compléter de la meilleure des façons le fabuleux WEDNESDAY COMICS que PANINI avait édité en décembre. Un livre au format hors norme (le prix
aussi, 50 euros) qui proposait de découvrir des histoires courtes inédites mettant en scène tant les grand noms (Batman, Superman, Wonder Woman, Flash) que des personnages moins connus (Kamandi,
Adam Strange, les Metal Men ou Sgt Rock) le tout sous la plume et le crayon des plus grands noms du comics.
Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire pour vous préparer à la déferlante DC sur la France.