Attention BD hors normes ! POURQUOI J'AI VOULU DETRUIRE CE MONDE ne ressemble pas au commun de la production de bandes dessinées actuelle. Ce n'est pas pour autant un objet inclassable puisqu'il se lit d'une traîte et avec le plus grand plaisir. A vrai dire, on n'est pas très loin d'un chef d'oeuvre.
Dans son premier album, Bicargo nous propose de suivre les aventures de Deirdre Erhaart, une torienne qui va partir à la dcouverte de la Terre. Mais qu'est ce qu'une torienne ? C'est tout simplement une humaine élevée dns une station spatiale, dans un environnement proche de la perfection, bien loin d'une Terre devenue un vague souvenir ou au mieux un objet de fantasme. C'est d'ailleurs de la cas de Deirdre qui embarque dans un voyage pour découvrir cette planète inconnue où vit encore un certain Carl, son correspondant. Arrivée pleine d'illusions, Deirdre va vite se retrouver face à une population indifférente qui s'entasse dans les transports en commun et qui dit constamment faire son chemin au milieu d'une jungle de lois plus ridicules les unes que les autres.
On comprends qu'à travers cette vision futuriste taillées dans une imagerie très 60's, Bicargo pose un regard très critique sur notre actuelle société. Cet aspect est très réussi mais ne constitue pas pour autant le coeur de ce roman graphique (pour une fois le terme n'est pas galvaudé). La vraie réussite est la description de l'itinéraire de Deirdre. La jeune fille arrive pour un road trip insouciant et se retrouve coincée dès a première étape. Au final, confrontée à l'absurdité de la société, à l'indifférence des gens et à la cruaté de la maladie, elle deveindra une adulte responsable. En d'autres temps, elle aurait été une héroïne de roman, petite provinciale venue se frotter à a capitale dans une oeuvre humaniste.
Graphiquement, Bicargo ose certains partis pris qui pourront déconcerter. Mais l'ensemble reste très agréable à l'oeil et la mise en couleur est exemplaire. De plus, son style colle parfaitement à son récit. En bonus on pourra se livrer au délicieux jeu des références cachées (Valérian, Cobra, Albator ou même Tintin viennent faire un discret coucou au coin d'une case).
Bref, ce serit vraiment dommage de passer à côté d'un récit qui sait être à la fois drôle, profond et émouvant. Ce n'est pas tous les jours que l'on a la chance d'avoir un album réunissant autant de qualités entre les mains. Merci à Philippe de Comics Records (c'est bon d'avoir un ibraire qui fait bien son métier) de m'avoir conseillé cet album.
POURQUOI J'AI VOULU DETRUIRE CE MONDE
112 pages chez ANKAMA