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Le Bertyblog

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Passionné de comics et de cinéma, geek à ses heures, sportif dans une autre vie, Le Berty aime poser un regard amusé sur le monde qui l'entoure. Et c'est pas toujours facile...


Marc Lièvremont, Last Man Standing

Publié par Le Berty sur 22 Mars 2011, 12:35pm

Catégories : #Rugby et autres activités peu recommandables

http://media.rtl.fr/online/image/2010/1121/7637921127_marc-lievremont-entraineur-du-xv-de-france.jpg

 

Marc Lièvremont est un idéaliste, un naïf ou encore un romantique, allez savoir. Un idéaliste car il a une vision du rugby qui ne correspond malheureusement pas à la réalité de ce sport. Un naïf car il a l’air d’avoir vraiment cru que le monde du rugby avait les mêmes priorités que lui. Un romantique car il vit dans un monde de valeurs alors que celles-ci ne sont plus que les vestiges d’un rugby disparu, où les adversaires du dimanche étaient les collègues du lundi. Un temps où le rugby n’était pas professionnel. Marc Lièvremont 1.0 alors que le rugby moderne en est la version 3.1. L’anachronisme est séduisant. Mais il ne mène pas loin.

En tout cas, il aura du mal à mener loin en Nouvelle-Zélande. Car ne nous voilons pas la face, Marc Lièvremont et son staff n’ont pas été mis en place pour nous faire rire (ou pleurer) durant le Tournoi des VI nations, même si, au passage, on y récolte un nouveau Grand Chelem. L’objectif de la FFR est que son jouet, sa si précieuse vitrine du rugby français, brille de tous ses feux lors de la Coupe du monde.  Pour l’instant, vous me permettrez d’en douter.

 

 

Une succession de désillusions

 

 

Car Marc Lièvremont, lui, ne doute pas. Après un triste Tournoi 2011 qui  mit en lumière toutes les insuffisances cumulées depuis trois ans et demi, l’homme affirme qu’il a des certitudes et qu’il est prêt à mourir pour elles. « Je me suis promis pas mal de choses il y a trois ans en acceptant cette mission. D’une part, aller au bout de mes convictions et de cette mission et donc, respecter les hommes autour de moi et me respecter moi-même », confiait-il au lendemain de la victoire sur le pays de Galles, dernier match officiel avant le Mondial. Mission, respect, hommes… Saint Marc a parlé.

Et nous, nous avons regardé. Et le spectacle n’a cessé de perdre en intensité. Les deux premières années du mandat de Marc Lièvremont ont fait naître de grands espoirs. Après le rugby de robots de Bernard Laporte, enfin un sélectionneur osait avouer l’ambition du jeu. « La balle à l’aile, la vie est belle ». Même le grand public, qui ne sait pas placer Samatan sur une carte de France, en avait la bave aux lèvres. En plus, le tout était assorti d’une grande revue d’effectif qui laissait entrevoir une équipe de France résolument tournée vers l’avenir. Et tant pis si cette revue aura souvent été vaine et cruelle pour des joueurs qui n’auront été que des Bleus sans lendemain.

Deux ans plus tard, c’est la gueule de bois. Les trois-quarts sont incapables de se faire trois passes de rang et marquent des essais sur des exploits individuels qui ne doivent rien à la construction du jeu. Les gros, eux, défoncent tout sur leur passage. Mais collectivement, tout le monde est dans le rouge après vingt minutes de jeu. Ne cherchez pas, c’est le rugby à Papa. Ce même rugby qui était censé disparaître avec le professionnalisme. Marc Lièvremont est un romantique, je vous l’avais bien dit. Ou alors, il n’a toujours pas dépassé son statut d’entraîneur de Pro D2, où on pratique encore ce rugby à l’ancienne, faute de pouvoir faire mieux. Vous m’autoriserez à pencher pour cette seconde hypothèse.

 

 

Un costume trop large

 

 

http://s2.lemde.fr/image/2010/11/28/540x270/1446055_3_e1b1_les-entraineurs-de-l-equipe-de-france-emile.jpgLa critique est simple, mais celle-ci n’est pas simpliste. On peut adorer le bonhomme Lièvremont et partager de nombreuses vues avec lui, mais cela n’enlève pas moins qu’il n’a probablement pas les épaules pour le costume que lui a offert la FFR. Aller chercher un ancien international qui n’a que deux ans de Pro D2 comme pedigree, on ne m’ôtera pas de l’esprit que cela relève du choix politique après la période du trublion médiatique qu’était Laporte. Tu parles d’un cadeau… Et on ne peut pas dire vraiment autre chose de ses adjoints. Didier Retière a construit un pack dominateur mais ne semble pas capable de l’emmener plus loin. Au moins son travail est visible. On aimerait en dire autant de celui d’Emile Ntamack. Joueur brillant avec le Stade Toulousain, sa reconversion dans l’encadrement est moins glorieuse. « Que vous dire d’Emile Ntamack si ce n’est que lorsque j’ai changé d’entraîneur je ne l’ai pas pris » me confiait Guy Novès récemment. Alors, oui, Ntamack a conduit les moins de 20 ans au titre de champions du monde. Mais cette équipe n’était pas réputée pour son jeu et les points étaient le résultat de l’adresse face aux perches de Lionel Beauxis. Et avec les Bleus, on cherche encore la ligne directrice du jeu des lignes arrière. Même les joueurs avouent n’y rien comprendre et Marc Lièvremont, le troisième-ligne, a été obligé de mettre les mains dans le cambouis. L’équipe de France, comme beaucoup de petits clubs de campagne, s’est laissé prendre au piège vieux comme le rugby du gars qui a joué à Toulouse.

 

 

Last Man Standing

 

Droit dans ses bottes, Lièvremont sera le dernier debout. Lui qui parle si souvent de valeurs et de discussions d’hommes, semble avoir oublié le pardon. On ne sait pas bien ce qu’ont pu faire les Fritz, Dupuy, Malzieu, Picamoles et Bastreaud (bien que pour ces deux derniers, une célèbre table de nuit vienne brouiller les cartes), mais Lièvremont ne semble pas vouloir le leur pardonner. Ils représenteraient pourtant une belle alternative aux coiffeurs qui sont allé se faire corriger en Italie. Mais si Marc Lièvremont n’est pas à une contradiction près, il préfèrera toujours se priver de bons éléments plutôt que de se contre dire. De même il n’y a que lui pour avoir vu Sébastien Chabal faire des matches « plutôt corrects », mais ça c’est une autre histoire.

Comme il le répète souvent, Marc Lièvremont est en mission. On aurait pu imaginer pour Saint Marc une croisade de quatre ans au terme de laquelle il se serait assis sur le toit du monde et aurait contemplé le long nuage blanc, un sourire au coin des lèvres. Au lieu de cela, à force d’obstination, de mauvais choix et d’absence de direction, la mission devient commando et Marco le terrible n’aura que deux mois pour préparer la prise de la Nouvelle-Zélande. Et ça, croyez-moi, c’est tout sauf romantique.

 


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