Attention chef d’œuvre ! Avec la gamme Earth One, DC décide de faire quelque chose de semblable à ce que peuvent être les
séries Ultimates de Marvel, à savoir une relecture contemporaine des origines de ses personnages les plus emblématiques. Le tout dans des graphics novel proposant un arc complet. Après Superman,
voici donc Batman Earth One qui débarque. Et on n’avait rien lu d’aussi bon depuis Year One, précédente proposition des origines du justicier de Gotham sous un
angle hyper réaliste qui avait fortement influencé le Batman Begins de Christopher Nolan.
Ici, Geoff Johnes nous propose une version alternative où les grands piliers de l’histoire de Batman sont toujours présents. La sortie au cinéma qui tourne mal dans Crime Alley,
Alfred qui remplace les parents assassinés et Bruce qui se lance ans une croisade contre le crime. Mais à chaque fois, il y a un détail qui fait que l’on est comme dans un univers parallèle.
Ainsi, on peut longtemps penser que c’est l’arrogance du jeune Bruce Wayne qui est à l’origine de la mort de ses parents. Et l’air de rien, ça change tout. Quant à Alfred, il est maintenant un
vétéran de guerre, blessé par la vie mais toujours prêt à en découdre. Gordon n’est plus le flic idéaliste décidant de nettoyer Gotham, mais un homme brisé. Le chevalier banc devenant ici un
détective Bullock bien différent de ce que l’on peut connaître dans l’univers classique. Ais pour lui aussi, il s’agit bien d’un récit initiatique.
Johnes nous épargne les années de formation de Batman pour nous le montrer au début de sa carrière. Et ce n’est rien de dire que le Chevalier Noir a encore beaucoup à apprendre. Trop sûr de lui, encore arrogant et comptant trop sur un matériel peu fiable, ce Batman là est un diamant à l’état brut, bien loin de la pièce d’orfèvrerie qu’il est appelé à devenir. Mais sa première véritable enquête, sordide juste ce qu’il faut, va le transformer. Lui et tous les protagonistes de cette première aventure. Et tout le monde n’en sortira pas indemne. Maîtrisant son récit du début à la fin, ciselant des dialogues frôlant la perfection, Geoff Johnes livre une des toutes meilleures visions du Dark Knight depuis Miller ou Morrisson. En cela, il est aidé par un Gary Frank au sommet de son art. Réaliste et dynamique, son trait convient à merveille à ce genre d’histoire encré dans la réalité. Vivement la suite.
Pour l’instant, Batman Earth One n’est disponible qu’en VO, notamment sur The Bookdepositary, ou en comics shop. Mais si Urban continue à publier ce ui se fait de mieux chez DC, on ne devrait pas trop tarder à le voir arriver en VF.