DOOMSDAY T.1 - John Byrne - Panini

En lice pour la couverture la plus moche de l'année

John Byrne occupe une place particulière dans le panthéon du Bertyblog. Le dessinateur canadien a été un des premiers dont a retenu le nom à l'époque où ses X-Men étaient publiés dans Spécial Strange. En duo avec le scénariste Chris Claremont, c'est lui qui donné ses lettres de noblesse à Wolverine à une époque où il s'appelait encore Serval. C'est à lui que l'on doit la saga du Phénix noir et tant d'autres épisodes inoubliables. Bref, Byrne est un cador des comics.

Cela fait de nombreuses années qu'il ne collabore plus avec Marvel ou DC et il faut dire que le bonhomme s'est récemment illustré par son sale caractère et des déclarations prêtant à polémique. Mais le dessinateur reste un grand. Egalement scénariste, il ne se consacre plus qu'à des projets personnels qui ne sont pas souvent traduits en France. Alors quand DOOMSDAY arrive dans nos librairies, et bien on fonce.

Le pitch est relativement simple. Depuis leur station spatiale, un groupe de scientifiques assiste à une éruption solaire d'une intensité encore jamais constatée. S'ils parviennent à sauver leur peau et à revenir sur terre, ils découvrent une planète ravagée où l'humanité est réduite à un état de survie. Commence alors un périple pour retrouver des survivants et tenter de proposer un nouveau départ à la race humaine.

Mené sans gras ni temps morts, le récit abuse des ellipses et des coupes franches pour se concentrer sur les étapes marquantes de cette nouvelle odyssée. Et si le rythme est frénétique, on regrette cependant que certaines transitions ne soient pas expliquée. De même, le développement des personnages, bien qu'existant, est relativement expédié. De plus l'ensemble fait fortement penser à du WALKING DEAD sans zombies. L'homme restant l'ennemi principal tant certains s'épanouissent dans le chaos et font tout leur possible pour éviter un retour à l'ordre initial. D'où une désagréable impression de déjà vu dans un scénario qui convoque donc autant la série de Kirkman que LA PLANETE DES SINGES ou KAMANDI.

Reste le dessin. On passera sur le choix de Panini de proposer la couverture la plus moche de l'année, pour se concentrer sur les pages intérieures. Le trait de Byrne n'a pas perdu de sa puissance et de son efficacité, même si son encrage n'est pas forcément ce qui se fait de mieux pour sublimer ses dessins. Mais le Canadien travaille seul et il faut s'en contenter.

Au final, DOOMSDAY déçoit un peu. Si le dessin de John Byrne est toujours efficace, son scénario est trop prévisible et ne parvient pas à faire totalement décoller l'ensemble.

DOOMSDAY t.1 : 5/10

On a aimé :

- Un dessin toujours digne d'un des meilleurs artistes de l'histoire des comics

- Le rythme et l'efficacité du récit

On a moins aimé :

- Un scénario qui manque d'originalité et qui abuse des coupes franches dans son récit.

- Un encrage maison qui n'est pas assez dynamique

- Des personnages un peu trop caricaturaux.