Porté par une actrice en état de grâce, FRANCES HA promène un regard cru mais pas désabusé sur une certaine jeunesse new yorkaise et la perte des illusions. On craque pour Greta Gerwig qui explose dans cette comédie douce amère .
Même si les récents exemples de STAR TREK INTO DARKNESS et PACIFIC RIM ont prouvé que les blockbusters pouvaient être autre chose qu’un produit sans âme, il reste d’autres alternatives pour se faire plaisir au cinéma. Bien loin de ses heures de gloires, le cinéma indépendant US parvient encore à nous réserver quelques surprises pleines de charme et de tendresse, à l’image de FRANCES HA.
Noah Baumbach nous invite à suivre la fuite en avant d’une jeune femme qui se refuse à rentrer de plain pied dans l’âge adulte. Frances préfère rompre avec son petit ami qui lui propose
d’emménager avec lui plutôt que de mettre fin à sa colocation avec sa meilleure amie, Sophie. Mais quand cette dernière rompt leur alliance, Frances se retrouve désemparée. S’en suit une fuite en
avant pour éviter la réalité et une sorte de déchéance sociale (la jeune femme se retrouvera à habiter une chambre en cité universitaire des années après avoir fini ses études après avoir perdu
tous ses plans hébergement) où le pathos ne l’emporte jamais sur la bonne humeur. On remercie d’ailleurs Baumbach d’avoir évité tout misérabilisme et de s’être concentré sur un optimisme parfois
naïf mais toujours salvateur.
Mais tout cela ne serait rien sans l’interprétation merveilleuse de Greta Gerwig (également coscénariste). Belle et radieuse, elle promène sa silhouette tantôt pataude tantôt gracieuse dans les
rues de New York et nous emporte par la grâce de sa présence. Sans elle, ce film léger comme une bulle de champagne en fin de soirée n’aurait pas du tout la même portée.
Avec la Nouvelle Vague pour inspiration évidente mais sans jamais tomber dans la frime auteurisante, FRANCES HA est une bouffée d’air frais. Doté d’un morale tout sauf moralisante, porté par une interprète en état de grâce, FRANCES HA nous emporte par sa légèreté. Pour un peu, on tomberait amoureux.