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JOHN WICK - PARABELLUM
Publié par Le Berty
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22 Mai 2019, 12:23pm
John Wick revient dans un troisième chapitre toujours aussi explosif. Jouissif, le film n’est pas exempt de défauts, mais a le mérite de proposer une trilogie ramassée et extrêmement cohérente.
Lorsque JOHN WICK a débarqué sur nos écrans en 2014, il a fait l’effet d’une délicieuse madeleine de Proust. Les enfants des années 80 retrouvaient enfin le goût des films de feu la société Canon. Des films d’action décomplexés qui avaient pour but d’en mettre plein les yeux sans se préoccuper de savoir si le plaisir était coupable ou pas. En 2010, ce bon vieux Sylvester Stallone avait posé la première pierre de cet édifice nostalgique avec THE EXPENDABLES, gros spectacle autant gore que méta. Si JOHN WICK s’inscrit aussi dans cette veine, la franchise s’en est vite écartée.
Car le succès a été au rendez-vous et un deuxième chapitre est rapidement arrivé. Mais cette fois, la volonté de la production était de donner à la saga son propre univers allant au-delà du plaisir immédiat de voir Keanu Reeves dézinguer le reste du casting. Est alors née une véritable mythologie tournant autour du fameux hôtel Continental et de la Grande Table qui règne sur un société parallèle composée d’assassins en tout genre, dont John Wick est une figure centrale.
PARABELLUM, le chapitre trois, commence exactement là où l’épisode précédent s’était achevé. De fait, la trilogie JOHN WICK voit son action ramassée sur quelques jours. Un bon point qui permet à l’histoire de ne pas se perdre en détours inutiles pour justifier le retour du Baba Yaga. John Wick est donc excommunié pour avoir transgressé les règles établies par la Grande Table. Il est maintenant la cible de tous les assassins de la planète. La partie peut commencer.
Toujours réalisé par Chad Stahelski, PARABELLUM offre le même univers visuels que son prédécesseur. Ambiance nocturne et néons flashy sont au rendez-vous pour une signature visuelle maintenant clairement identifiée. Ancien cascadeur, Stahelski se régale à filmer les nombreux combats qui ponctuent le film. Il y prend peut-être même trop de plaisir. En effet, si certains éléments de surenchère (Wick à cheval dans les rues de New York) passent très bien, d’autres alourdissent le contenu du film. A l’image de la durée exponentielle des affrontements. Dès le combat présenté à Casablanca, on sent la présence de scènes pas indispensables. On voit bien qu’il fallait rentabiliser l’entraînement donné à Hally Berry, mais était-ce nécessaire de nous proposer autant de plans répétitifs qui finissent par faire chuter drastiquement la dramaturgie des affrontements ? Idem pour le combat final où Wick devra en passer par toute une troupe inutile avant de se retrouver face au boss final. Le film y gagne peut-être en effet « Wow », mais y perd en nervosité. Un comble. De fait, la durée de 2H11 semble excessive et artificielle. Dommage car c’est véritablement le seul point faible d’un film qui, du coup, prend le risque de se couper d’une partie potentielle de son public en ne s’adressant véritablement qu’aux fans précédemment acquis.
En dehors de cette critique, force est de constater que l’ensemble est diablement efficace. Même si le récit est sur des rails, il n’oublie pas de réserver des surprises, notamment dans l’écriture de certains personnages. L’ensemble du casting déborde de bonne volonté, à commencer par un Keanu Reeves plus impliqué que jamais malgré un engagement de plus en plus contraignant physiquement. Le scénario réserve donc de belles surprises, à commencer par quelques révélations sur l’origine de John Wick. On pourra être plus réservé sur certains éléments concernant la Grande Table, mais il n’y a rien ici qui gâche le plaisir.
Plaisir jouissif qui creuse encore plus la mythologie qu’il a su créer, tout en présentant une entreprise de déconstruction de son personnage principal, JOHN WICK – PARABELLUM ne souffre que de quelques faiblesses de rythme et du fait de ne pas forcément chercher à élargir sa cible. Pas de quoi bouder son plaisir.