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Le Bertyblog

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Passionné de comics et de cinéma, geek à ses heures, sportif dans une autre vie, Le Berty aime poser un regard amusé sur le monde qui l'entoure. Et c'est pas toujours facile...


JUSTICE LEAGUE, le débrief (dégoûté)

Publié par Le Berty sur 16 Novembre 2017, 12:09pm

Catégories : #Sur les écrans de ma vie, #Chebaw - Pop - Whizz ! Vive les comics !

JUSTICE LEAGUE, le débrief (dégoûté)
Annoncé comme la pierre angulaire de l'univers DC au cinéma, JUSTICE LEAGUE n'est qu'une coquille vide sans aucune vision. Pire, le film détruit tout ce qui avait été construit auparavant. Bref, un gros ratage.

Les haters ont gagné

 

MAN OF STEEL et BATMAN v SUPERMAN avaient certes divisé les fans, mais on ne pouvait reprocher aux films de Zack Snyder d’avoir une vision. Le réalisateur imposait des partis pris radicaux, mais il proposait quelque chose. En cela, on pouvait considérer les deux premiers films de l’univers cinématographique DC comme de vrais manifestes d’auteur. Mais le monde actuel étant régenté par les réseaux sociaux, ces derniers s’étaient surtout fait l’écho des mécontents. La fin de BATMAN v SUPERMAN avec son affrontement dans une zone sans potentielles innocentes victimes (c’était bien précisé par quelques lignes de dialogue) allait déjà dans le sens d’une absence de conséquences trop lourdes à gérer. Idem pour le final de WONDER WOMAN dans un aéroport désert et tout numérique.

JUSTICE LEAGUE va encore plus loin en supprimant carrément tout personnage qui ne ferait pas avancer l’intrigue. Alors que la planète est confrontée à un danger qui pourrait tout simplement la détruire, l’action est déplacée dans une steppe déserte où seule une famille de quatre personne doit personnifier l’humanité tout entière. C’est léger. Cette abstraction fait que l’on se sent bien étranger à la menace, alors que quelques mouvement de foule auraient pu installer une véritable ambiance apocalyptique. Au contraire, le film n’en est que plus désincarné (on a vu plus de vie et d’interaction dans des jeux vidéo). Et ce n’est que le premier des défauts majeurs que l’on peut trouver à cette JUSTICE LEAGUE.

Le cul entre deux chaises

 

On sait que la production du film a été chaotique. Touché par un drame familial, Snyder a laissé Joss Whedon terminer le film. Le problème est que les ajouts du deuxième affaiblissent le travail du premier, même si Snyder reste crédité en tant que seul réalisateur. La première apparition de Batman donne des frissons, oui. Le générique est classe, OK. Mais le reste ne propose finalement aucune vision de réalisateur. Les cadrages sont paresseux, l’étalonnage est problématique et les scènes d’action (mis à part la première apparition de Wonder Woman) sont bordéliques. Et on ne s’étendra pas sur la faiblesse des effets spéciaux.

Bref, le film hésite longtemps entre vision et illustration avant de baisser les bras et de se contenter de livrer des cases issues d’un comics qui n’aurait même pas été bien dessiné. Car il faut reconnaître qu’aucun des personnages ne s’impose en tant qu’icône. Mis à part quelques plans vus dans les trailers, le film ne propose rien de plus à se mettre sous la dent. Le plan icônique est nécessaire pour percevoir la dimension héroïque des personnages. Là, on a parfois la désagréable impression d’un cosplay de luxe.

Des personnages trahis

Et si on parle d’icônes, n’oublions pas que la JUSTICE LEAGUE est sensée présenter certains des plus grands personnages DC. Si on peut envisager un travail d’adaptation pour le grand écran (et le grand public qui ne découvrira les films en solo que plus tard), un minimum de respect aurait été bienvenu. Les scénaristes ont décidé de gommer tout ce qui pouvait gêner dans la première vision du Batman de Ben Affleck, alors que c’était ce qui faisait sa force. Maintenant, il est un justicier rongé par la culpabilité d’avoir perdu Superman au combat et il balance des vannes pour détendre l’atmosphère. Finalement, à la vision de ce qu’il est devenu, on comprend Affleck de vouloir laisser tomber la cape.

Si Wonder Woman s’en sort bien, en dehors du fait qu’elle savait tout de la menace mais qu’elle n’en parle qu’une fois que celle-ci est en place, ce n’est pas le cas des petits nouveaux. Commençons par Aquaman. Si la prestation de Jason Momoa n’est pas franchement critiquable, l’écriture du personnage est déplorable. En gros, c’est Thor avec un trident. Un beau gosse bravache qui n’a besoin de personne mais qui va se sentir à l’aise dans la League et y rester. Bien loin du Arthur Curry que l’on peut aimer. Flash, en plus de bénéficier d’effets spéciaux d’un autre temps, est traité comme un reclus social bourré de névrose. Cela pourrait attendrir et aider à l’identification. Mais non, son rôle de comique de service est tellement appuyé que cela en devient surtout gênant. Reste Cyborg qui se révèle une bonne surprise, mais sous-exploité car pas si drôle.

Rien ne fonctionne

Car on sent bien que la volonté des producteurs était de faire un film léger, d’où ces tentatives d’humour qui tombent régulièrement à plat. Un parce que ce n’est pas drôle (même si c’est très subjectif), deux parce que le film ne s’y prête pas. Volonté aussi de rajeunir le public afin de vendre un maximum de produits dérivés. Sinon, comment expliquer tous ces nouveaux costumes qui ne servent à rien (mention spéciale aux plaques de renforcement sur le costume de Superman. Oui, Superman a besoin de protection sur les abdos et les épaules…).

Mais c’est surtout le scénario qui ne fonctionne jamais. Les bonnes idées deviennent des ratages, comme la scène à Atlantis. En gros, même si l’effet sous-marin est intéressant, la cité royale se limite à une salle avec un gros pilier. Et Méra vient faire une apparition sans que son personnage ne soit présenté (bon courage à ceux qui vont devoir tout expliquer à leur +1). Et alors qu’on voit clairement qu’elle a des pouvoirs, Aquaman ne songe même pas une seconde à la recruter dans la League alors que le danger est plus grand que jamais. Idem pour Wonder Woman qui ne songe pas à recruter les légions amazones. Surtout qu’on nous a bien expliqué juste avant que le mal avait déjà été vaincu par l’alliance des humains, des amazones et des atlantes…

Et le retour de Superman ? Il est expédié de façon honteuse, bâclée. C’est juste un prétexte pour voir une courte scène où il se confronte à la League. Ah oui, il revient aussi en parfait Deux ex-machina dans le combat final. Combat qu’on le devine capable de remporter tout seul, renvoyant la League au rang de faire-valoir. Combat final qui est une nouvelle fois une bouillie numérique. Ares, la némésis de WONDER WOMAN était déjà un beau ratage, mais Steppenwolf parvient à être encore plus moche. Entre les effets numériques ratés et les scènes de dialogue insipides, on finit d’ailleurs par avoir l’impression de voir un pote jouer à un jeu vidéo avec l’envie de lui demander de passer les moment chiants pour en venir au boss de fin. Qui est donc décevant.

Quant au retour de Danny Elfman sur le genre super-héroïque, on le gardera sous silence. Le compositeur est souvent à côté de la plaque, notamment sur la première scène de Wonder Woman. Vraiment, quand ça veut pas.

En conclusion, JUSTICE LEAGUE est un immense rétropédalage de la part de Warner qui renonce à la vision d’auteur pour livrer un film tellement consensuel qu’il en est vidé de tout sens. Une destruction en règle de tout ce qui avait été fait avant. Les personnages ne sont plus que des porte-manteaux pour leur nouveau costume et les acteurs font ce qu’ils peuvent dans ce gloubigoulba tellement peu inspiré. Et ce n’est pas la deuxième scène post-générique qui sauvera l’ensemble. Bref, quelle déception

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