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Le Bertyblog

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Passionné de comics et de cinéma, geek à ses heures, sportif dans une autre vie, Le Berty aime poser un regard amusé sur le monde qui l'entoure. Et c'est pas toujours facile...


CORTO MALTESE - SOUS LE SOLEIL DE MINUIT

Publié par Le Berty sur 5 Octobre 2015, 09:32am

Catégories : #Chebaw - Pop - Whizz ! Vive les comics !

CORTO MALTESE - SOUS LE SOLEIL DE MINUIT

23 ans après sa dernière aventure, Corto Maltese revient en librairie. Hugo Pratt n’est plus, mais son héros est resté le même. Ou presque. En tout cas, la magie est intacte.

23 ans depuis la dernière aventure publiée de Corto Maltese. 20 ans depuis la mort d’Hugo Pratt. Un personnage devenu iconique et parfois dérivé à tort et à travers au point de devenir une figure de la culture pop et d’échapper à sa nature première. Autant dire que le retour sur papier du gentilhomme de fortune était un énorme pari, même si Pratt avait toujours affirmé qu’il ne s’opposait pas à ce que son personnage lui survive.

Après avoir laissé mijoter la version noir et blanc quelques jours, par peur de s’y attaquer, on peut maintenant vous dire que SOUS LE SOLEIL DE MINUIT est une réussite qui relance merveilleusement les aventures de Corto Maltese. Première interrogation qui nous taraudait avant la lecture, qu’allait-il en être du trait. Car celui de Pratt était assez particulier, à la fois élégant et rustique. Autant souple que raide et pouvant parfaitement dérouter. Soyons clairs, il est impossible de différencier le Corto de Pratt de celui de Ruben Pellejro. On a beau s’attarder sur chaque case, chercher la différence, on a l’impression d’avoir en main un inédit de Pratt. Réellement bluffant et, dans un sens, rassurant. Corto reste tel qu’on l’a aimé. Et les planches en noir et blanc (on a fait le choix de l'édition noir et blanc par rapport à celle en couleur) restituent parfaitement la magie et les compositions de cases que l’on avait l’habitude de contempler amoureusement. Première réussite, et pas des moindres.

Rassurés sur l’aspect graphique, il nous fallait maintenant savoir si l’esprit Corto était toujours vivant. Réponse affirmative. Les grands thèmes sont là. Les scènes d’action entrecoupent toujours autant les contemplations rêveuses. Bref, Juan Diaz Canales s’approprie pleinement l’univers de Pratt. Mais dans sa volonté de bien faire, il en fait presque trop. Le récit est dense, très dense. Parfois trop. Les ellipses sont nombreuses et brutales. La multiplication des personnages secondaires fait que l’on n’a pas le temps de s’attacher à eux. Certains disparaissent même dans une indifférence polie. Canales ne cède pas au fan service, mais le début avec Raspoutine et l’allusion à Pandora en fin de récit sont des clins d’œil un peu trop appuyés. Mais comment reprocher à quelqu’un de vouloir faire trop bien. On devine que Canales a voulu montrer à tous les fans qu'il était bien un des leurs et qu'il maîtrisait son Corto sur le bout des doigts. La prochaine fois, il suffira peut-être de développer le cœur du récit et de ne pas céder à la tentation de quelques divagations. Car pour le reste, il a parfaitement su cerner ce qui fait l’essence de Corto. Le lecteur lit en 2015 un récit se passant en 1915 et pourtant il éprouve un sentiment pressant d’actualité en voyant Corto évoluer dans un monde aux frontières mouvantes et aux conflits flous. Sans oublier la montée de l’intolérance et des extrémismes contre lesquels le Maltais lutte à sa façon, avec détachement.

En tout cas on espère bien qu’il y aura une prochaine fois et que SOUS LE SOLEIL DE MINUIT sera le début du premier jour du reste de la vie de Corto Maltese.

CORTO MALTESE - SOUS LE SOLEIL DE MINUIT
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