EDGE OF TOMORROW - L'avis du Bertyblog

En utilisant parfaitement les possibilités offertes par le principe des boucles temporelles, Doug Liman réalise un blockbuster intelligent agrémenté par un humour assez inattendu mais qui fait mouche. Quant à Tom Cruise, il prouve une nouvelle fois qu’il est parfaitement à l’aise dans le registre de la science fiction.

Obligé de revivre indéfiniment la même journée, un piètre soldat (Tom Cruise, excellent de coolitude) va finir par devenir le guerrier ultime. Mais pourra-t-il sauver le monde d’une invasion d’aliens particulièrement belliqueux ? Voilà pour le pitch qui pourrait faire penser à une version hardcore d’UN JOUR SANS FIN (chef d’œuvre inégalé de comédie US). Et des similitudes, il y en a forcément. Obligé de revivre sans cesse la même journée, le personnage de Tom Cruise passe du statut de recrue qui meurt au bout de cinq minutes de combat, à un guerrier invincible qui traverse le champ de bataille pour aller défier le leader de l’armée adverse. Mais pour en arriver là, il aura fallu un paquet de morts toutes plus brutales les unes que les autres. Car pour relancer la boucle temporelle dans laquelle il est coincé, Cage doit mourir. Embêtant pour lui, jouissif pour le spectateur qui échappe au spectacle guerrier premier degré grâce à un humour assez inattendu mais qui fait toujours mouche.

Dans son apprentissage, Cage va trouver des alliés, à commencer par le personnage incarnée par Emilie Blunt (très à son aise dans ce rôle très physique). Des alliés qu’il va voir mourir aussi souvent que lui-même. Pas grave tant qu’il peut les ressusciter en relançant une journée. Mais quand il ne trouve pas de solution et que la mort des proches devient réelle, l’émotion pointe le bout de son nez. Pas de quoi sortir les mouchoirs, mais de quoi faire de ce blockbuster un spectacle bien plus intelligent que les dantesques scènes de destruction promises par les différents trailers. De l’action, EDGE OF TOMORROW en regorge. Et Doug Liman livre toujours une vision très lisible de ses scènes guerrières. Forcément centrées sur le personnage de Cage car c’est à travers son prisme que l’on avance dans le scénario, elles sont filmés à hauteur d’homme et n’en sont que plus impressionnantes. Mais la réussite de Liman est de ne jamais proposer la même version d’un évènement déjà vécu. Utilisant toutes les ressources à sa disposition, il livre une petite leçon de réalisation.

Intelligent dans le sens que le spectateur ne sait jamais qu’elle version de l’histoire il est en train de regarder (Combien de fois sommes-nous déjà venus ici ?, demande le personnage d’Emilie Blunt) et ne peut donc jamais anticiper ce qui va suivre. Spectaculaire dans sa description d’une invasion extra terrestre comparée au débarquement sur les plages de Normandie en 1944. EDGE OF TOMORROW mérite d’être vu, revu, re-revu, ad libitum…